dimanche 13 avril 2014

RELAXATION, ATELIERS PHILO ET ÉMOTION (formation enseignants)

THÈMES DE CONFÉRENCES ET D'ATELIERS (enseignants)

La relaxation à l’école.

Pratiquer la relaxation en classe, c’est suspendre. Mettre l’action entre parenthèses pour offrir l’espace et la place du contact avec soi, ses émotions, et les pensées qui les accompagnent.
Apprendre à percevoir, ressentir, être en connexion avec ce qui nous traverse, nous agite, nous trouble ou nous apaise est essentiel pour nourrir le calme intérieur, s’accepter et accepter l’autre.
Un esprit apaisé peut aspirer à sortir des confusions émotionnelles ; un état d’être lucide, aiguisé, permet de lutter contre les peurs et l’ignorance.
La détente du corps installe les conditions nécessaires pour penser car elle aide à reconnaître, puis à accepter les émotions. Elle met donc à distance de l’action… et de la réaction brute, ce qui est extrêmement difficile, notamment lorsque l’on est très jeune et que l’on n’est pas encore pleinement capable de s’exprimer par le langage.

L’immobilité ne signifie pas l’absence de pensées, l’apprentissage de la décontraction n’entraîne pas la perte du contrôle de soi. Bien au contraire. Il s’agit bien de s’arrêter de faire, d’agir, de s’agiter, pour faire l’expérience de la pleine conscience, ici et maintenant. En paix avec soi-même, on peut être en paix avec l’autre.
Il est essentiel de développer cela à l’école élémentaire et maternelle, c’est la base de ce qui autorise la place juste de l’empathie : par la confiance en soi qui s’instaure dans la tranquillité, on peut appréhender et nourrir la confiance en l’autre. On peut apprendre à vivre ensemble.
Pratiquer des exercices de relaxation à différents moments de la journée lorsque le besoin s’en fait sentir, de façon brève (lors de temps de transition) ou plus organisée (en séances répétées), apporte en quelque sorte un double bienfait.
Un bienfait pour les enseignants qui peuvent non seulement adopter une posture d’attention portée aux signaux de fatigue ou d’inquiétude des enfants, mais également repérer les signes traduisant leur essoufflement ou leur impatience. Prendre conscience de ses propres besoins.
Un bienfait pour les enfants qui découvrent des outils simples et efficaces pour respirer, se détendre et accéder ainsi à un véritable savoir-être.
Se relaxer, c’est apprendre mieux. En évacuant les tensions, on favorise la concentration. En travaillant les jeux de visualisation, on développe la capacité à créer ces images mentales si utiles à l’exercice de la compréhension.
La pratique de la vigilance et de l’attention à soi sont à la source d’un climat et d’un environnement scolaire apaisés. Une posture détendue de l’enseignant(e) et des enfants, un entraînement régulier à la relaxation, conduisent à une atmosphère de classe propice aux apprentissages.

Les « ateliers philo »

Initiés à partir de 4 ans, de la MS, donc, au CM2, ils font référence à l’étonnement, la curiosité.
Il est question de penser par soi-même et de penser en interaction avec les autres. Dans ce contexte, le professeur d’école devient un médiateur, un instigateur de la réflexion et de la conversation.
Cette forme d’échanges particuliers autour d’un sujet porteur est importante à développer dès l’école maternelle pour deux raisons :
- c’est pour chacun l’occasion de former et d’exprimer une pensée personnelle, singulière,
- cela permet de développer un esprit critique et ouvert, qui cherche à comprendre le point de vue de l’autre et des autres.

Il est, à mon sens, primordial de s’élever contre l’ignorance et toutes les ignorances. « L’atelier philo » est un espace ou, en apprenant à apprivoiser sa pensée et celle de l’autre, on apprend à avoir confiance en soi et dans le groupe.

La question des émotions.

C’est tout à fait essentiel dès l’école maternelle de se préoccuper des émotions, d’apprendre à les connaître pour mieux les « apprivoiser ». Car à cet âge, notamment du fait de l’immaturité du cerveau, toute manifestation émotionnelle est vécue par les jeunes enfants comme un envahissement soudain, violent et insurmontable.
Il est donc indispensable de leur apprendre à identifier les émotions et pour cela, il faut pouvoir les connaître, les reconnaître et les nommer pour les accueillir. Exprimer ses émotions et pouvoir en parler, c’est déjà une mise à distance par rapport à soi-même, c’est surmonter la réaction immédiate grâce aux mots qui aident à comprendre. Apprivoiser ses émotions, c’est apprendre à s’interpréter, c’est aussi prendre confiance, se respecter et respecter les autres.