vendredi 9 janvier 2015

Lecture-Conférence : LA PRESSE ET LES REPORTERS DE LA GRANDE GUERRE

Vendredi 16 janvier...




Je ne parle que rarement de mes travaux et de mes interventions destinés à un public adulte... Cette lecture-conférence, j'avais envie de vous la présenter.

Aujourd’hui, on trouve que la presse, « ce n’est plus ce que c’était »… pourtant, il y a quelques jours, on a assassiné des journalistes, des dessinateurs, parce qu’ils exprimaient leurs opinions dans le journal Charlie Hebdo. C’est en pensant à eux, victimes de la censure terroriste, que je m'exprimerai vendredi.



Il y a une centaine d’années, jamais on n’aurait envisagé un jour sans journaux. Rappelons-nous l’angoisse durant les dix premiers jours de la mobilisation, en août 1914, quand chacun s’arrachait les feuilles minuscules qu'étaient devenues nos quotidiens. 
On a souvent taxé la Presse de quatrième pouvoir de l’État : c’était un moyen efficace pour influencer l’opinion, la diriger… mais également la préserver.

Malgré la pénurie des transports, celle du papier, malgré la hausse accélérée des coûts de production et les coupes rigoureuses qu’exerçaient "les ciseaux d'Anastasie", (la censure), que ce soit dans les quotidiens à gros tirages, les grands comme les plus modestes régionaux (Ils étaient alors plus de 3000 !), tous ont donné libre parole à cet amour de la patrie qui s’est emparé de la France en guerre. 



Quand on s’intéresse à la Presse de cette époque, on ne peut s’empêcher de suivre quelques-uns des leaders du journalisme, de constater comment ils sont devenus les guides et les gardiens de l’opinion publique. 



La plupart de ces reporters de guerre étaient des hommes, et c’est d’eux que nous parlerons vendredi. Toutefois, beaucoup de femmes de talent, utilisant parfois des pseudonymes masculins, écrivirent des reportages saisissants dans les journaux de la Grande Guerre. Certaines, malgré les interdictions, se retrouvèrent même en première ligne… c’était une forme d’héroïsme et leur regard féminin nous offre une analyse différente encore… c’est pourquoi j’ai trouvé intéressant de leur consacrer le second volet de cette lecture-conférence le samedi 28 février.




Pourquoi une lecture-conférence ? Parce qu’il est impossible de parler de la presse de cette époque sans penser littérature… parce que ces reporters étaient peut-être avant tout des écrivains, c’est en cela aussi que ces articles sont uniques et profondément touchants. Qu’est-ce qui peut mieux illustrer le propos que ces textes, ces mots, leurs mots ?
Une recherche historique, quelle qu’elle soit, lisse, aplanit, se détache : ici, la guerre devient sujet d’étude, perd sa dimension humaine. L'acteur Denis Marulaz (L'hombre de Nada, comme il se surnomme) a le ton juste et lucide, l'accent qui convient et la force intérieure pour donner aux textes que j'ai sélectionnés une humanité palpable, un frissonnement non feint... Quand Denis parle, lit, on ressent... il nous relie.



Baptiste Marion, violoncelliste, illustrera musicalement avec des extraits de Bach, Haydn, Chopin, Saint-Saëns... 

Ainsi... de Polybe à Clemenceau, de Barrès à Albert Londres, Edouard Helsey, Loti... 

Du Figaro à L'Homme enchaîné en passant par L'Illustration, L'Echo de Paris, Le Matin ou Le Petit Journal, Le Carillon ou L'écho des tranchées, je tenterai de vous dresser un portrait insolite, sensible et vivant de la presse et de ceux qui l'écrivirent en 14-18. De ceux qui la lurent aussi, au fond des tranchées... 


Que dire de ces feuilles innombrables ? S’interroger sur leur utilité ? À quoi bon les mots devant tant de morts ?



Pourtant, cette littérature journalistique, ces littératures, c’était le lien direct entre les combattants et ceux restés à l’arrière… car dans les tranchées, on ne lisait pas pour oublier la guerre, mais pour s'oublier soi-même, pour échapper un instant à l'évidence d'un destin funeste, pour ne plus penser à ceux qu'on ne reverrait peut-être pas.

Parce que la littérature, comme la prière, c'est ce qui reste quand tout s'effondre autour de soi.



Belle et rassurante répétition dans cette salle pur XVe que j'adore...
J'ai corrigé ce qui clochait, ôté l'inutile, le "trop"... suis passée de dix-sept à quatorze pages... hum !





Les autres dates et lieux pour ce spectacle ou pour la conférence sans lectures - informations et conditions d'intervention, sur demande : cecilealix@gmail.com 

Mes travaux concernant cette recherche sur la Presse pendant la Première Guerre mondiale ont fait l'objet d'une émission de radio :  http://www.tropiquesfm.fr/7-le-magazine
Et seront bientôt édités aux PUF.