Montreuil, le salon du livre jeunesse... Ou comment surfer joyeusement sur 1000 vagues de papier sans se noyer ! J'y serai en fin de semaine... je vous embarque ?
Chance d'être avec Super Illus' (Sébastien Chebret)
En ce moment, je fais salon !
(Au lieu d'écrire des livres ➙ ouch ! ➙ je suis archi charrette !)
C'est chouette, les salons, parce qu'on rencontre : ❶ Nos lecteurs bien aimés ♡ ❷ Des enseignants, des bibliothécaires motivés ❸ Nos copains illustrauteurs ♫ ♪ ❹ Des super GOSL (Gentils Organisateurs, Souvent Libraires)
Et, parfois...on regarde très tard des téléfilms débiles à l’hôtel, parce qu'on n'a pas la télé chez nous ! On joue aux ados affranchis, quoi !
Il y a du monde, on papote, on lève le nez de l'établi, on fait le plein d'énergie, on défend nos bouquins (et on les vend !) ça fait du bien, ça rassure...
"Un salon, et ça repart", comme on dit en croquant un Mars. (Enfin moi, je serais plutôt Twix. )
Donc, ce week-end........ je vais à Evreux !
C'est chouette, on a 3 affiches !
L'officielle
Qui a comme qui dirait un petit air estival...
Clic ! pour voir le programme, la liste des invités, etc.
Celle des libraires chez qui je dédicacerai
Canopé et Gibert Joseph
(à cheval sur leurs deux tables !)
(Paul Ivoire, quand je te dis que je suis un poney !)
Un clin à Anne Crahay et à son illus magique dans notre Petit Poucet ♡
Celle de l'Éditeur Magnard Jeunesse
qu'on aime beaucoup !
Super, il y aura ma copine Camille, au grand cœur et au si joli talent ! Et Nathalie, dont je suis en train de dévorer le 1er tome de Roslend (un must !)
Le vendredi, ce sera rencontres scolaires
avec 2ème et 3ème cycles
Et séance de relaxation avec les enseignants
à 18h...
Samedi et dimanche,
je signerai mes p'tits bouquins
Les nouveau, les anciens... les frais sortis dont je n'ai pas eu le temps de vous parler sur le blog du scribe !
Hum... donc là, c'est une photo récente de ma charrette et moi... Je ne sais pas ce qu'elle vient faire là...
Dans le sillage de Camille, elle entre dans cette danse intense, entre allégresse et souffrance.
Ainsi qu'elle l'explique, elle a mis la main à la pâte, exploré des terres inconnues, à la recherche de nouvelles matières, de textures...
Là où Camille a sculpté la pierre, Anja a sculpté le papier, elle a découpé les formes angulaires ou ondulées afin de créer des pochoirs. Avec des éponges gorgées de peinture, elle les a remplis du bleu de la mer, du vert des algues, du blanc de l'écume... des couleurs de la terre et de la nuit...
Les illustrations de ce livre sont un voyage, la traversée d'un univers particulier inventé pour nous...
L'histoire... elle est marine.
Un capitaine sillonne les mers. Méditerranée, mer Rouge, mer de Chine...
Il n'a besoin de rien d'autre que de la houle, du sel et du rire des mouettes.
Mais un jour, il rencontre la belle Néréide à la robe d'écume, à la peau de nacre et aux cheveux d'argent.
Un, deux,trois, le vent volant gonfle sa jupe comme un voile, un voile de mariée.
Emportés par les courants, le marin et la fille des mers se laissent griser par les rayons de lune.
Un, deux,trois, ils valsent sur les crêtes d'écume jusqu'à la grève, et promettent à la Mer de revenir dès l'aurore...
Quelle folie le marin va-t-il commettre ? Enferme-t-on ce qu'on ne peut saisir ? Emprisonne-t-on la vague ? L'empêche-t-on de caresser le ventre doré des poissons sans s'exposer à la colère de sa mère ?
Ecrire sur l'oeuvre de Camille Claudel, c'est s'imprégner d'elle et ne plus pouvoir dissocier la sculpture de sa vie.
Comment raconter aux enfants le combat de cette femme ? La passion pour son art et son maître, la relation dévorante et l'exil, le long exil dont on ne revient pas, même quand on réclame la liberté à grands cris ?
Comment leur dire la violence, les tourbillons, la houle d'une création et d'une vénération amoureuse qui mènent jusqu'à la folie...
J'ai cherché longtemps... et j'ai lu sa correspondance (édition d'Anne Rivière, collection Art et Artistes chez Gallimard), alors j'ai trouvé.
Tout m'a ramené à la mer :
L'argile qu'elle sculptait, les séjours océaniques avec ses amies anglaises, ses autres œuvres, La Vague, et La Sirène, ce drapé dans La Valse qui m'évoque l'écume, les danseurs en équilibre, comme des funambules sur une vague, les remous de sa relation amoureuse, de son existence chaotique... sa vie comme une marée, tantôt montante, tantôt descendante...
La Néréide se laisse capturer par le marin, comme Camille par Rodin, mais l'amour devient une prison... L'enfermement de la vague sur terre évoque le long et insupportable internement en asile psychiatrique que Camille a subi de 1909 à 1943.
L'ouvrage a été conçu sous le patronage du tout nouveau Musée Camille Claudel de Nogent-sur-Seine. Je vous encourage à aller le visiter, la plus grande collection d’œuvres de Camille y est rassemblée.
Ce livre, c'est un travail de filles... éditrices, maquettiste, graphiste, conservatrice, illustratrice et scribe...
Bien avant la parution de l'album, quelqu'un s'est "étonné" que je n'aie pas écrit une histoire militante et féministe... Camille n'était pas une féministe. Elle était une artiste féminine dans un monde d'hommes... Elle exerçait un métier que l'on pensait réservé aux hommes... A mon sens, elle s'est battue pour pouvoir exercer son art, non pour sa condition de femme, parce que sculpter coulait en elle comme le sang dans ses veines, et que rien n'aurait pu l'en empêcher. Il y a un très beau film qui est sorti il y a quelques mois... je trouve qu'il rétablit la vérité sur le rapport de l'artiste à son art, sur l'art qui domine l'artiste et le prive parfois de la plus élémentaire humanité.
Je n'aime pas la lutte, mais le partage... j'avance sans armes, à coups de mots.
À nous toutes, nous avons fait un bel ouvrage pour rendre hommage à cette femme.
Je termine sur un extrait de La Mer de Debussy, ami de Camille, à qui elle offrit une version de La Valse en plâtre patiné... tout nous ramène à la mer...
Ajout - mai 2018 : Nouveau look, nouvelle couverture, en accord avec la charte graphique de la collection ! Réimpression pour fêter les 500 ans du génie !
Leonardo, c'est aussi le nom d'un acteur américain, d'une tortue Ninja, d'un homme génial et beau, étonnant, unique et talentueux, d'un génie universel dont je suis tombée raide-dingotte.
Si j'étais un auteur sérieux, j'expliquerais les choses avec professionnalisme, dignité, et un brin de solennité (parce que Leo le vaut bien) :
"Oui, donc, chers amis, je viens de sortir, à destination de la jeunesse,
une biogrâââphie du sublimissime Léonard de Vinci. Ce fut un travail de
recherche inouï, le personnage étant un génie absolument prolifique...
dessin Steinberg
Ce que j'ai
souhaité offrir aux lecteurs ? Eh bien, un roman érudit et lumineux, qui
étreint, en un peu plus de deux cent trente pages, la dimension d'une vie
extraordinairement complexe, dans un temps de grandes mutations. J'ai
voulu percer les secrets de ce peintre extraÔrdinaire et de son œuvre, raconter
sa vie mouvementée, ses rapports avec les plus grands, Botticelli, Michel-Ange,
Machiavel, dresser enfin le portrait fascinant d'un homme unique,
exemplaire, remarquâble, louvoyant entre le
clair et l'obscur d'une époque à nulle autre pareille, le Quattrocento, la
Renaissance italienne..."
Et bla, et bla, et blablabla...
Mais je ne suis pas un auteur sérieux !
Je suis une scribe qui tombe amoureuse de ses personnages, même s'ils sont morts depuis presque 500 ans ! Une pasionaria balbutiante, mais bouillonnante, qui a assommé ses enfants, sa mère, ses neveux et son chat, de Leonardo-en-veux-tu-en-voilà pendant douze mois !
Ma petite mère dessinatrice a même exécuté des copies de dessins techniques de Leo pour illustrer ce livre qui est donc une entreprise biographique familiale !
A ma décharge, il faut dire que le cher Vinci a envahi ma vie, jour et nuit... impossible de résister, il m'a conquise, transportée, envoûtée !
illus du livre, Leslie Plée
Écrire une biographiedrôle de Léonard de Vinci !
Quand Manon Sautreau, éditrice chez Poulpe Fictions, le tout nouveau label d'Edi 8 très délicatement tentaculé, clic !, m'a fait cette requête... j'ai dit : "Ok, no problemo" en pensant : #mamamia #commentvaisjefaire #yapasmarquéclownsurmonfront #ilestpasdroleleléo #unebiocédusérieuxpasducirque #cettemanieduludique.
Mon problème : je suis une ouvrière consciencieuse, pointilleuse, acharnée sur l'établi, qui se documente et se remplit la cervelle de connaissances, mais j'ai le vocabulaire d'Arletty, le geste ample, l'emphase parfois déroutante, le jean récurrent et les épaules avachies (quand j'oublie que : sur une chaise, on se tient droite, Cécile, que diable !) : bref, je n'ai rien de chic, rien de classe, je suis une guignolette, une amuseuse, une facétieuse, une comique.
#jeneseraijamaisgracedemonaco :^/
#pourquoijaipaslavoixdefannyardant :^[
☹☹☹
Ce n'est pas venu tout seul... j'ai fait 7 essais. Il n'était jamais marrant, mon Leo... Manon disait "Tu y es presque, mais pas encore !"
Arggggggh ! Je voulais y arriver, j'entamais la lecture de la huitième bio sur le bonhomme, j'étais à fond dans le truc, Leo m'avait tentaculé les neurones et le palpitant, je ne pensais plus qu'à lui, à son incroyable génie, on était déjà en mars, je voulais l'écrire, ce bouquin ! Puis... La lumière fut !
Un jour, je ne sais même plus comment, j'ai trouvé !
J'allais devenir Mélissa, 12 ans, plutôt jean/pull elle aussi, bien dans ses baskets et dans sa vie, inventeuse à ses heures et archi fan du maestro.
Essais Mélissa by Leslie Plée...
on a gardé le corps de Ⓐ et la tête de Ⓑ !
Je suis redevenue ado avec une facilité déconcertante, j'ai créé une chaîne Youtube (papier) spéciale biographie(s) que j'ai appelée 100 % BIO et... c'est parti, mon kiki ! Enfin, mon Leo !
Chaque chapitre est devenu "un épisode", chaque épisode, un moment clé de la vie du maestro. J'ai écrit à haute voix et j'ai parlé de tout ce qui m'avait éblouie, de tout ce que j'avais appris... De musique...
D'urbanisme...
De guerre...
De Joconde, de fresque et d'homme de Vitruve...
De machines volantes...
De... Hinhinhin...
Et du reste ! Et du reste Et encore du reste. (Avec Leo, il en reste toujours et encore à dire.)
Nous avons fait un chouette bouquin sur Leonardo, bien nourri de ses carnets (2 tomes édités chez Gallimard, collection tel : une merveille) et de la pile d'ouvrages biographiques trèèès sérieux ingurgités (dont les excellentissimes "Leonard de Vinci" de Pascal Brioist et "Leonard de Vinci" de Serge Bramly) ; nous nous sommes beaucoup amusées (Manon et Mélissa-moi !), et un peu speedées (en septembre, pas trop avant, sauf des fois.)
Nous avons passé des heures à imaginer des graphismes rigolos pour parler de notions austères comme... le sfumato, la peinture religieuse, la technique (ratée pour Leo) de la fresque, etc. et surtout, nous avons demandé à Leslie Plée (une super dessinatrice ➙ Lire absolument ses BD ➙ mes préférées : "Michel un chat sauvage" et "Eloge de la névrose en 10 syndromes" ➙ son blog : clic !) de nous dessiner une BD toutes les deux pages. Grâce à elle, c'est devenu topissime !
Du coup,
C'est aéré !
Parce que LEONARDO est une BIO GRAPHIQUE
(c'est pas joli, ça ?)
Voilà, voilà, 22 maquettes (Merci Jérôme Wawrzyniak, graphiste de génie et artiste aussi ➙ Clic !) et des nuits blanches plus tard, le livre est sorti...
Dans la bio, il y a des mots étiquetés Ⓑ qui renvoient le lecteur au Bonus de Leonardo sur le site du Poulpe.
❸Parce que je n'ai pas envie que les libraires pensent : "Pfff, une biographie, qui va lire ça ? Je la mets où ? Là-bas, dans le coin, derrière le documentaire sur le baudet du Poitou ? (Je présente mes excuses aux auteurs de documentaires sur le baudet du Poitou, animal que je tiens en haute estime, je ne me sens absolument pas supérieure à eux, c'est juste que...)
❹ Parce que je n'ai pas envie que les lecteurs disent : "Heuuu, moi, les biographies, je trouve ça rasoir, hein !" (et là je suis soft, parce que, parfois, ils parlent plus crû.)
❺ Parce qu'il n'y a pas que de l'art et de la technique dans ce livre, mais aussi beaucoup d'humain... si on aime Leo comme on l'aime aujourd'hui, c'est parce qu'en plus d'être un artiste génial, c'était un type formidable, généreux, drôle et audacieux, un charmeur élégant et fragile au monde profondément sensible (clin à mon amie Nathalie !)
Alors, je dis en souriant (le stress n'empêche pas la confiance et la bonne humeur)
Libraires : vous pouvez mettre Leonardo sur table entre les romans d'humour, d'amour, de poneys et de super héros.
Ceci n'est pas un poney mais un baudet (pas du Poitou, désolée)
(Il porte le nom d'un collègue ennemi de Leo)
Lecteurs : En découvrant Leonardo, vous verrez qu'on peut devenir un génie sans faire Polytechnique et sans mention au bac, (et même sans bac, d'ailleurs). Si vous manquez de motivation, lisez la chronique d'Aglaé, 10 ans, sur le blog de Decitre avant de dire niet à votre mère qui vous propose gentiment :"Tu ne veux pas lire cette bio ? Elle a l'air marrante !"
Quant à vous qui venez de parcourir ce billet : croisez vos phalanges pour que Leonardo rencontre son public, et touchez du bon bois brut pour nous porter chance... #etsivousaimezfautenparler #leonardoc'estdulourd #cvdestar :
NB : ce CV n'est pas complet, mais y'a plus d'pl'ace.
(Si ce livre ne prend pas trop la poussière sur les étagères des libraires, je pourrai lancer l'écriture d'une autre bio dans la même collection et je sais déjà sur qui !!!)
indice 1 an plus tard : ayé, il est sorti !!! Clic !